attachés de presse

Attachés de presse : Ce que les journalistes attendent de vous

Launchmetrics Content Team

20% des journalistes français sont stressés par le harcèlement des attachés de presse. C’est ce que révèle en 2013 l’agence 10Yetis dans son étude "The Likes, Loathes and Loves of Journalists".

J’ai moi aussi voulu mener ma petite enquête, et ai interrogé 4 journalistes avec lesquels je travaille régulièrement, sur leurs relations avec les attachés de presse : ce qu’ils apprécient, ce qui les agace, ce qui les exaspère…

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“L’attaché de presse doit me faire gagner du temps”


 

Pour la rédactrice en chef d’un bimestriel dédié au Numérique & Business, journalistes et attachés de presse doivent travailler en bonne intelligence.

"Je suis la première à décrocher mon téléphone pour appeler les attachés de presse et leur demander de me programmer un rendez­vous avec le dirigeant d’une entreprise. A ce moment ­là, je m’attends à ce que l’entretien soit calé rapidement et que je puisse passer à autre chose. Parfois, j’ai affaire à des RP qui lambinent. Ou pire ! Ils indiquent dans leur communiqué qu’il est
possible d’interviewer le dirigeant, alors qu’en fait le RDV est impossible à caler, le patron est aux Etats-­Unis par exemple. Là, tout le monde a perdu son temps”, explique­-t-­elle.

 

“Appeler 3 fois par jour ne sert à rien”


 

"Il y a des attachés de presse qui appellent deux à trois fois par jour, pour savoir si quelqu’un de la rédaction sera présent à l’évènement qu’ils organisent. D’accord, les relances sont importantes, mais de là à trop nous solliciter, non !”, s’exclame notre rédactrice en chef.

 

“L’attaché de presse ne comprend
pas pourquoi je ne viendrai pas à
son évènement…”


 

J’ai demandé à un autre de mes contacts, un journaliste économique pour un média rhônalpin, la manière dont il gère les invitations à des événements.

"Je ne peux pas toujours considérer mes mails comme une priorité. J’en reçois chaque jour des centaines."

(Il prend son smartphone et actualise sa boîte de réception.)

“En l’espace d’une heure, j’ai reçu 29 mails dont une invitation pour un séminaire sur le Big Data, une autre pour une conférence sur le numérique, une invitation pour un webinar, une invitation pour visiter les locaux d’un nouvel incubateur… Bref ! Toutes ont un intérêt, mais comment voulez­ vous que je me rende disponible pour chaque ? ” indique­-t-­il.

“Une fois, une attachée de presse m’a appelé, et m’a expliqué en deux phrases l’évènement qu’elle gérait et pourquoi j’aurai un intérêt à le couvrir. Sa démarche m’a plu. Elle m’a ensuite envoyé son invitation par e­mail et ai pu regarder attentivement le déroulé et les informations pratiques de l’event. En faisant les choses dans ce sens, je suis plus attentif, et l’invitation de la RP passera moins facilement dans les abysses de ma boîte de réception.” confie le journaliste.

Le bon attaché de presse ?

D’après mes interlocuteurs, le bon attaché de presse est celui qui communique auprès des journalistes avec une vraie information sous le coude. Si cela coule de source pour beaucoup, pour d’autres, ce n’est pas vraiment acquis…

 

" Ciblez les journalistes plutôt que
d’appeler tous les contacts figurant
sur votre liste Presse "


 

Le bon RP est aussi celui qui sait cibler son interlocuteur :

"Je travaille pour la rubrique “Agriculture” d’un magazine traitant de l’actualité de l’économie française. Il y a deux jours, un attaché de presse m’appelle. Sûr de lui et de son argumentaire, il me vante les mérites de son client, une entreprise française dans le BTP qui améliore ses procédés de construction… Visiblement, il ne s’est pas renseigné sur les sujets que je traite avant de me contacter. En m’appelant, il a perdu son temps, et moi aussi !” explique un journaliste parisien.

 

“Il y en a encore qui veulent faire passer leur actu un vendredi soir à 18h…”


 

Le directeur de la Rédaction d’un magazine web spécialisé sur l’innovation confie : “La semaine dernière encore, l’attachée de presse d’une start­up nantaise m’envoie son CP et m’appelle pour me dire que son entreprise vient de boucler une première levée de fonds de 2,5 Millions €. Elle m’affirme qu’il s’agit d’une information en exclusivité, que cette actualité va intéresser notre lectorat… Sauf que là, on est vendredi, il est 18h, et mon lectorat vient de partir en week­end…”.

 

“Arrêtez de confier les relances téléphoniques à des RP qui ne connaissent pas le sujet”


 

Bien souvent, les nouvelles recrues RP ou les stagiaires se voient confier comme première tâche la relance téléphonique des journalistes. Si les attachés de presse qui leur confient cette mission pensent bien faire, les journalistes contactés ont l’impression d’avoir affaire à des interlocuteurs qui ne savent pas de quoi ils parlent.

"Les RP qui m’appellent et qui ne savent pas vraiment pourquoi, je les identifie tout de suite. Le cas le plus parlant est quand la personne me dit “Je vous ai envoyé une invitation lundi, j’aimerais savoir si vous serez présent.”Quelle invitation ? Quel évènement ? Organisé par qui ? Quand ?… Elle n’a pas le réflexe de me rappeler ces éléments dès ses premiers mots. Et lorsque je demande de quoi il s’agit, sa réponse est floue, elle s’emmêle les pinceaux. On sent qu’elle ne maîtrise pas son sujet." souligne le journaliste économique rhônalpin.

Voici une liste de quelques conseils à appliquer pour bien démarrer la rentrée 🙂 Vous en avez d’autres ? N’hésitez pas à compléter la liste en nous laissant un commentaire !

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